Témoins tout au long de leurs vies des atteintes à la nature, la primatologue Jane Goodall et le sociologue Edgar Morin expliquent, après la démission de Nicolas Hulot, pourquoi il est urgent de s’opposer aux forces économiques et politiques qui mettent en péril l’avenir de la planète.
Ces deux monstres sacrés de l’écologie ne s’étaient jamais rencontrés longuement. C’est chose faite. L’éco-festival Climax, à Darwin Ecosystème (Bordeaux), les a réunis ce week-end. Ovationnée par plus de 2 000 personnes, la primatologue et éthologue britannique Jane Goodall y a livré samedi son message d’espoir dans sa conférence «Reasons for Hope» («des raisons d’espérer»), qu’elle donne dans le monde entier plus de 300 jours par an. Le sociologue et philosophe français Edgar Morin, lui, a lancé dimanche son «Appel des fraternités», où il plaide pour la solidarité envers les déplacés, les sans-voix, la nature et les opprimés, et pour la construction d’un monde plus juste. Elle est une femme de terrain, lui un homme de lettres. Elle a 84 ans, lui 97. Tous deux ont l’ouïe parfois défaillante, mais le regard lumineux et malicieux, l’esprit alerte, l’engagement chevillé au corps. Et quand ils se mettent à discuter, en anglais s’il vous plaît, difficile de les arrêter.
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