Pour l’équipe de la rédaction du site Autonomie Résilience, l’autonomie, de même que l’autarcie,
ne peut être atteinte seul, elle n’est pas envisageable, il y a trop de paramètres à gérer, de
matières à préparer, de flux à intégrer.
Par contre, il est évident que l’autonomie peut (et doit) commencer à se travailler seul, c’est
souvent le résultat d’une prise de conscience, d’un déclic, qui ne prendra sa véritable dimension
qu’en équipe. L’autonomie est multidimensionnelle, un homme ne peut embrasser toutes ses
dimensions à la fois, il faut être plusieurs pour y parvenir.

L’autonomie peut être vue comme une assurance envers l’effondrement de notre civilisation,´si ce
dernier n’a pas lieu, nous aurons au moins appris à nous débrouiller seul ou avec nos voisins.

 

Nous constatons que l’entraide et la solidarité sont des notions que nous retrouvons dans les
environnements difficiles, comme la montagne, des lieux où, il n’y a pas si longtemps, l’autonomie
était une question de survie. Regarder le passé est une excellente manière d’avancer si l’on ne
reste pas la tête tournée.
Pour débuter, peut-être est-il plus simple de concevoir l’autonomie dans le monde rural, car une
ferme est souvent bâtie autour de cette notion, il n’y a plus qu’à adapter cet univers à notre monde
technologique (quitte à réduire fortement cette technologie envahissante). À la ville, tout sera plus
difficile car rien n’est encore vraiment prévu (même s’il y a des avancées intéressantes) pour
rendre le monstre autonome, résilient et moins gourmand en nourriture, en énergie et en
technologie. Toute évolution devra se pencher vers les lowtech, de manière à assurer nos arrières
et rendre nos installations les plus résilientes possibles.

La résilience c’est penser à l’étape suivante, se préparer à tout relancer en cas de coup dur, de
catastrophe, et, de nos jours, la liste des emmerdements susceptibles de nous atteindre est quasi
sans fin. Toute résilience se pense en équipe, en groupe, étalés géographiquement de manière à
absorber les chocs et à relancer la machine en cas de coup dur. Il faut diversifier les productions,
se bâtir un réseau solide et faire du troc.

L’effondrement de notre civilisation est en route, c’est un processus long, douloureux, avec des
haut et des bas, enfin plus de bas que de haut. C’est un train de marchandise glissant sur les rails
de notre confort et de notre addiction à l’énergie facile, alimenté par les crises sociales, humaines,
agricoles, environnementales et climatiques.

Demain, tout sera plus difficile, plus compliqué. Tel un gamer, nous ne pourrons qu’essayer de
prévoir les scénarios qui se dérouleront devant nos yeux, qui nous toucherons dans nos chairs, car
l’aléatoire dominera, la théorie des jeux sera à son apogée. Le seul problème étant que nous ne
sommes pas des chats, nous n’avons qu’une vie…

Appliquons donc la pensée de Pascal à l’effondrement.

Selon le philosophe, une personne rationnelle aurait tout intérêt à se préparer à l’effondrement qu’il arrive ou pas. Si l’effondrement reste un mythe, personne ne perd grand chose, en revanche, si l’effondrement nous frappe, le croyant est préparé.

Soyons des croyants, préparons -nous